6 février 2021 – Jackie Robinson à Montréal / February 6, 2021 – Jackie Robinson in Montreal
Le chapitre de SABR-Québec a tenu sa rencontre d’hiver le 6 février 2021, dans le cadre des activités de la Journée SABR. La tenue de cette réunion en anglais et de manière virtuelle a permis la participation de nombreux membres de SABR à travers l’Amérique du Nord, dont celle de Bill Nowlin, un des directeurs de l’organisation.
Le conférencier de la journée était Jack Anderson, membre de notre chapitre, qui nous a présenté un article qu’il a récemment écrit pour un livre qui sera publié par SABR au cours des prochains mois et qui couvre tous les aspects de la vie de Jackie Robinson. Jack s’est attardé à un épisode particulier, soit la saison 1946 que Robinson a passé avec les Royaux de Montréal, sa première dans le baseball organisé, et une saison essentielle au succès de la “grande expérience” entreprise par Branch Rickey, le Directeur-gérant des Dodgers de Brooklyn, d’intégrer le baseball majeur. Jack a rédigé son article d’une perspective principalement montréalaise, utilisant comme source principale les comptes-rendus publiés par les journaux de l’époque, autant en français qu’en anglais, afin de fournir un point de vue qui a été largement ignoré jusqu’à maintenant dans les publications au sujet de Jackie Robinson. Il a reconnu en ce sens le travail de pionnier effectué par notre membre Marcel Dugas, dont le livre Jackie Robinson : un été à Montréal, publié en 2019, couvre la même matière, mais qui n’est pour le moment pas encore disponible en anglais.
Jack Anderson a parlé des rumeurs qui circulaient avant l’annonce de la mise sous contrat de Robinson à l’automne 1945, par exemple que les Royaux étaient sur le point d’embaucher le légendaire Babe Ruth comme gérant, ou encore que Montréal se verrait octroyer une franchise des ligues majeures, vu le succès retentissant des Royaux. Dans les circonstances la nouvelle de l’embauche de Robinson n’a pas initialement suscité l’enthousiasme, d’abord parce personne ne le connaissait à Montréal, et aussi parce que la présence d’un joueur de couleur n’était pas aussi révolutionnaire ici qu’elle l’aurait été ailleurs. Il a passé en revue certaines des difficultés rencontrées par Jackie lors du camp d’entraînement, rappelant que la partie était loin d’être gagnée d’avance, son intégration réussie à Montréal, où son épouse enceinte de leur premier enfant a été accueillie à bras ouvert par ses voisins, et son acceptation par les partisans qui en ont fait leur coqueluche même s’il était souvent la victime de traitements disgracieux lors des matchs à l’étranger. Il a rappelé à quel point la saison – dont presque la moitié des matchs ont été disputés dans le cadre de programmes doubles – avait été éprouvante pour Jackie, avant le triomphe final qu’avait constitué la victoire contre Louisville lors des Petites Séries Mondiales. La foule a réservé un traitement triomphal à Jackie après la victoire finale, digne d’un héros de l’Antiquité, au point où il a dû se battre pour pouvoir quitter le stade et rejoindre l’aéroport !
Plus tard, Jackie a reconnu qu’il avait trouvé un petit coin de paradis à Montréal et que cela avait pavé la voie à l’épreuve qui l’attendrait l’année suivante, soit de briser la barrière de la couleur dans le baseball majeur.
L’article de Jack Anderson est disponible en avant-première sur notre site, en anglais et en français, dans une version plus complète que celle qui paraîtra dans l’ouvrage de SABR.
The SABR-Quebec Chapter held its winter meeting on February 6, 2021 as part of SABR Day activities. By holding this meeting virtually and in English, we were able to be joined by a number of SABR members from across North America, including Bill Nowlin, one of SABR’s directors.
Today’s speaker was chapter member Jack Anderson, who presented an article that he recently wrote for a book on Jackie Robinson that will be published by SABR in the coming months and will cover all aspects of Robinson’s life. Jack focussed on one particular episode, namely the 1946 season that Robinson spent with the Montreal Royals, his first in organized baseball, and one that was key to the success of Brooklyn Dodgers General Manager Branch Rickey’s “Great Experiment” to integrate Major League Baseball. Jack wrote his article from a Montreal perspective, using as his main source the news stories published by local newspapers, both in English and French, in order to provide an angle that has been largely ignored in what has been written about Jackie Robinson. He recognized the pioneering work undertaken by chapter member Marcel Dugas, whose book Jackie Robinson: un été à Montréal, was published in 2019 and covers the same ground, but is not yet available in English.
Jack Anderson talked about the rumours that were circulating in the fall of 1945 before the announcement of Robinson’s signing. For example, that the Royals were about to hire the immortal Babe Ruth as their manager, or that Montreal would be granted a major league team in recognition to the Royals’ smashing success at the gate. Under these circumustances, the news that the Royals were signing Robinson did not immediately create great enthusiasm, first because no one in Montreal had previously heard of him, and also because the presence of a coloured player was not as revolutionary a thing here as it could have been somewhere else. He went through some of the difficulties Jackie had to face during spring training, reminding us that the ultimate success of the project was far from certain. He spoke of how he was embraced by the local community in Montreal, where his wife, pregnant with their first child, was greeted with open arms by her neighbours, and his acceptance by local fans who made him their favourite even if he was often the victim of poor treatment during road games. He reminded us that almost half the team’s games that season were played as part of doubleheaders, a grueling schedule that wore down Jackie, before the final triumph of a win over Louisville in the Junior World Series. The fans treated Jackie like a Greek hero at the end of that final game, to such an extent that he had to fight his way through the crowd in order to leave the ballpark and make it to the airport!
Later, Jackie stated that he had found a small corner of paradise in Montreal and that this had helped him greatly to face his greatest challenge the following season: breaking the major league colour line.
Jack Anderson’s article can be found on our website, in both French and English, in a more complete version than the one that will be published by SABR.
8 mai 2021 – La Ligue de l’est du Canada / May 8, 2021 – The Eastern Canada League
Le chapitre de SABR-Québec a tenu une réunion sous forme virtuelle le 8 mai 2021 avec comme invité Christian Trudeau, qui a présenté ses recherches sur la Ligue de l’Est du Canada, qui a existé en 1922 et 1923, avant d’être remplacée en 1924 par la Ligue Québec-Ontario-Vermont. Il a commencé ses recherches sur ce circuit méconnu il y a quelques années, mais en a été détourné par la découverte remarquable qu’un de ses premiers joueurs, Charlie Culver, était un noir, une circonstance exceptionnelle pour l’époque. Il a donc mené des recherches approfondies sur Culver, publiant un article dans le Baseball Research Journal l’année dernière, avant de revenir à l’histoire du circuit proprement dit.
La création de la ligue survient alors qu’il n’existe plus de club professionnel au Québec depuis le départ des Royaux en 1917. Seule une ligue semi-professionnelle existe à Montréal, jouant les fins de semaines, ce qui n’est pas suffisant pour satisfaire l’appétit des amateurs. Le légendaire Joe Page, qui est à l’origine de toutes les tentatives de création de clubs ou de ligues professionnels au Québec pendant un demi-siècle, poussera la création de la Ligue de l’Est du Canada, mais comme à son habitude, il trouve d’autres personnes pour financer son idée. À ses côtés seront Shag Shaughnessy, un autre promoteur infatigable, et Jean Dubuc, ex-lanceur des ligues majeures qui réside à ce moment-là au Québec afin de faire oublier que son nom a circulé lors du scandale des “Black Sox” et des Séries Mondiales de 1919. Page a un carnet d’adresses très fourni et obtient pour le nouveau circuit son intégration à l’Association nationale au niveau B, un exploit assez remarquable pour une ligue qui ne part de rien et qui n’existe que sur papier à quelques semaines du début de ses activités !
Les plans pour le circuit sont plutôt ambitieux : on parle d’équipes à Québec, Ottawa, Saint-Jean au Nouveau-Brunswick, et même dans le nord de l’état de New York, soit à Plattsburgh ou Malone. Le lien entre ces villes est qu’elles sont desservies par le chemin de fer Canadien Pacifique, qui est l’employeur de Joe Page, et que celui-ci veut toujours tenir compte de l’intérêt de la maison-mère quand il échafaude ses plans. Finalement, lorsque la saison commence, il n’y a que quatre équipes : Montréal, Ottawa, Trois-Rivières et Valleyfield. Cette dernière ville est beaucoup plus petite que les autres, mais les dirigeants n’ont d’autre choix que de l’accueillir afin d’avoir suffisamment de clubs pour fonctionner. Valleyfield montrera rapidement ses limites, et avant la fin de la saison, le club sera transféré à Cap-de-la-Madeleine, juste à côté de Trois-Rivières. À l’origine, les clubs puisent dans le bassin des joueurs locaux pour constituer leurs effectifs, mais rapidement des joueurs importés des États-Unis prendront la relève et en seront les figures dominantes. La ligue acquière pendant cette première saison une réputation sulfureuse en raison d’incidents où des arbitres sont malmenés, particulièrement à Trois-Rivières.
En 1923, le club Cap-de-la-Madeleine est transféré à Québec, ce qui exauce un des rêves de Joe Page, mais celui d’Ottawa perd son domicile et se voit obligé de partager le Stade Atwater, qui ne paye pas de mine, avec l’équipe de Montréal, tout en continuant nominalement de représenter la capitale fédérale. Les assises financières du circuit demeurent bancales, et en 1924, elle tente une fuite en avant, ajoutant deux équipes au Vermont, à Rutland et Montpelier. Pendant ce temps, Ottawa retrouve sa ville d’origine – sauf les dimanches où elle traverse la rivière des Outaouais pour jouer ses matchs à Hull, au Québec – et Trois-Rivières est remplacée par une seconde équipe montréalaise, les Canadiens d’Outremont. Ce nom est adopté pour satisfaire à une règle de l’Association nationale, qui n’accepte pas que deux clubs d’un même circuit jouent dans la même ville. Le club a des liens étroits avec le club de hockey des Canadiens, et adopte sa philosophie de privilégier les joueurs locaux, allant contre la tendance générale de l’américanisation de la ligue. Cette troisième saison est désastreuse, alors que les clubs du Vermont ne rentrent pas dans leurs frais et font faillite à la mi-saison, et que le club d’Ottawa est victime d’un boycott du quotidien The Citizen, qui s’offusque du manque de décorum lors des matchs. Le circuit ne reviendra pas pour une quatrième saison.
L’expérience ne sera pas une perte totale, cependant. Quelques joueurs du circuit se sont rendus aux ligues majeures, et les bases de la future Ligue Provinciale sont jetées. L’expérience convainc aussi Joe Page qu’il faut absolument construire un stade de baseball digne de ce nom à Montréal, et il va désormais s’affairer à trouver les gens d’affaire qui concrétiseront ce projet, avec la construction en 1928 du Stade Delorimier et la venue des Royaux de la Ligue Internationale, ouvrant une nouvelle ère pour le baseball professionnel au Québec.
Cliquez pour télécharger la documentation de la présentation.
The SABR Quebec Chapter met virtually on May 8, 2021 with a presentation by Christian Trudeau who talked about his research on the Eastern Canada League, which existed in 1922 and 1923, and its successor, the Quebec-Ontario-Vermont League of 1924. His research on this little-known league was begun a few years ago, but was put aside for a while when he discovered that one of its first players, Charlie Culver, was a black man, an exceptional situation at the time. He thus undertook in-depth research on Culver, which led to the publication of an article in the Baseball Research Journal last year, before he returned to documenting the league’s history.
The league was created at a time when there were no professional teams in Quebec, following the departure of the Montreal Royals in 1917. The only game in town was a Montreal-based semi-professional league that played only on week-ends, which wasn’t enough to satisfy the fans’ cravings. The legendary Joe Page, who was behind all attempts to set up professional teams or leagues in Quebec over a span of half a century, was the main force behind the creation of the Eastern Canada League, but, in his typical manner, he found partners to finance his original idea. Joining him in the adventure were Shag Shaughnessy, another tireless promoter, and Jean Dubuc, a former major league pitcher who at the time was laying low in Montreal after his name had been come up in connexion with the Black Sox Scandal that rocked the 1919 World Series. Page had quite the address book and was able to obtainfrom the National Association certification as a Class B league for his fledgling circuit, a rather remarkable feat for a league starting from scratch and that existed only on paper mere weeks before the start of its schedule!
The plans for the league were rather ambitious, with talk of teams located in Quebec City, Ottawa, Saint-John in New Brunswick and even cities in northern New York State like Plattsburgh or Malone. The connexion between these various cities was that they were all served by the Canadian Pacific Railroad, which was Joe Page’s employer; he would always take into consideration his company’s broader interests when thinking up his various schemes. When the season finally got under way, there were only four teams: Montreal, Ottawa, Trois-Rivières and Valleyfield. That last city was much smaller than the others, but the league’s executives had no choice but to accept it, as they needed enough teams to make the league work. However, the town quickly proved to be too small to compete, and before the season was over, its club had been transfered to Cap-de-la-Madeleine, located next to Trois-Rivières. At first, teams recruited local players to fill their ranks, but they quickly turned to imports from the United States, and these would become the league’s pre-eminent players. During that first season, the league became notorious because of a number of incidents in which officials were manhandled by crowds, especially in Trois-Rivières.
In 1923, the Cap-de-la-Madeleine team moved to Quebec City, which fulfilled one of Joe Page’s wishes, but the Ottawa club lost its home ballpark and was forced to share Atwater Stadium, which was pretty derelict by that point, with the Montreal club, while still nominally representing the Federal capital. The league’s financial underpinnings remained shaky and in 1924, it tried to consolidate them by opening a new frontier, admitting two teams from Vermont, in Rutland and Montpelier. Meanwhile, Ottawa managed to return to its home city – except on Sundays, when it was forced to trudge across the Ottawa River to play its games in Hull, Quebec – while Trois-Rivières was replaced by a second Montreal-based team, the Outremont Canadiens. That name was only adopted to conform to a National Association rule that precluded two teams from the same city playing in the same league, but the team had close links to the Canadiens hockey club, and adopted its philosophy of giving preference to local players, going against what had become the league norm of favouring Americans. This third season proved to be a disaster as the two Vermont teams lost significant amounts of money and collapsed in mid-season, while the Ottawa team was the target of a boycott by the local paper, the Ottawa Citizen, which was offended by the lack of decorum at league games. The league would not be back for a fourth season.
The experiment was not a complete write-off however. A few players from the league reached the major leagues, and it provided the basis for the future much more successful Provincial League. It also convinced Joe Page that it was imperative that a proper ballpark be built in Montreal, and he would now concentrate his energies on finding the persons who would get this done. That happened in 1928 with the construction of Delorimier Stadium and the arrival of the International League Royals, ushering a new era for professional baseball in Quebec.
10 décembre 2021 – Comment Montréal a perdu les Royaux / December 10, 2021 – How the Royals left Montreal
Le chapitre de SABR-Québec s’est réuni de manière virtuelle le 10 décembre 2021 pour sa rencontre – un peu tardive – d’automne, avec pour thème une présentation de notre membre Marcel Dugas sur le départ des Royaux de Montréal. La présentation était basée sur les recherches effectuées pour écrire un article qui fera partie d’un ouvrage qui sera publié prochainement par SABR sur l’histoire du baseball au Canada.
Les Royaux ont eu une longue existence entre 1897 et 1960, avec une absence entre 1918 et 1927, mais n’ont été une équipe dominante que pendant une courte période, dans les années 1940 et au début des années 1950, alors qu’ils constituaient la principale filiale des Dodgers de Brooklyn et l’équipe-phare de tout le baseball mineur. Puis, les choses ont rapidement déboulé après 1956, alors qu’ils venaient de participer aux séries d’après-saison lors de 15 des 16 saisons précédentes : ils remporteront bien un championnat complètement inattendu en 1958 avec une équipe sans vedettes, puis c’est la chute précipitée au cours des deux années suivantes, avec une assistance famélique, et une relocalisation à Syracuse après la saison 1960 dans ce qui ressemble à une indifférence générale. Mais comment en est-on arrivés là ?
D’abord, comme tout le baseball mineur, les Royaux ont été victimes de l’arrivée de la télévision. Elle s’installe en français au Québec en 1952, et va conquérir la province à une vitesse folle, balayant toutes sortes d’autres formes de divertissement sur son passage. Ensuite, les problèmes de stade sont évidents : conçu à une époque où les gens se rendaient aux parties en tramway, le Stade Delorimier est difficilement accessible en voiture – il n’y a pratiquement pas de stationnement aux alentours, puisqu’il est situé dans un quartier résidentiel, le métro ne sera ouvert qu’en 1966, et en attendant, il ne reste que l’autobus. En plus, le stade a été vendu à une société d’investissement, qui demande un loyer très élevé, et préfère ne pas accueillir d’équipe que de consentir des tarifs plus concurrentiels. La ville de Montréal a bien essayé d’acheter le stade en 1953 afin d’y attirer les Browns de Saint-Louis, mais des élus municipaux ont joué les vierges offensées à l’idée d’un pareil investissement. Et il n’existe pas d’alternative sérieuse à Delorimier à l’époque, bien que certains aient déjà pensé à convertir le stade Percival-Molson de l’université McGill, ou encore à agrandir le Parc Jarry (ce qui sera la solution retenue en 1969).
Mais le vrai problème se situe au niveau du déménagement des Dodgers de Brooklyn à Los Angeles après la saison 1957 : les nouveau Dodgers n’ont pas grand chose à faire d’une filiale située à l’autre bout du continent, et les Montréalais rêvent de faire le saut dans les majeures de toute façon, comme les villes rivales de Milwaukee, Kansas City, Baltimore ou Minneapolis viennent de le faire. Alors, les différents projets de conserver l’équipe, dont un piloté par Shag Shaughnessy, l’ancien président de la Ligue Internationale, achoppent tous sans aller bien loin. La ligue elle-même demeure intéressée à Montréal, parce que sa franchise de La Havane a dû déménager en catastrophe et celle de San Juan bat de l’aile, mais ce sont alors les problèmes de stade qui bloquent le dossier : les propriétaire du Stade Delorimier ont loué les lieux à un club de soccer professionnel (à qui ils ont présumément demandé un loyer bien inférieur à celui exigé pour le baseball) et considèrent qu’un partage des lieux – pourtant monnaie courante à l’époque – serait impossible. Les derniers espoirs s’envolent, et en l’espace de deux ans, le stade est démoli, converti en école secondaire. Il faudra attendre l’expansion de 1969 pour revoir du baseball professionnel à Montréal.
The SABR-Quebec chapter held its somewhat belated fall meeting virtually on December 10, 2021, featuring a presentation by member Marcel Dugas on “How the Royals left Montreal”. This was based on the research he has undertaken to write an article that will be featured in a soon-to-be published SABR book on the history of baseball in Canada.
The Royals had a rather lengthy lifespan, from 1897 to 1960 with a break between 1918 and 1927, but they were a dominant team for only a short period, in the 1940s and early 1950s, when they were the Brooklyn Dodgers’ top farm team and the model franchise for all of the minor leagues. Things went downhill fast after 1956, a year that marked the 15th time in 16 seasons that they reached the postseason. After that, they won a completely unexpected league title in 1958 with a team that did not feature any big stars, and then tumbled to the cellar over the next two seasons, with meagre attendance, and left for Syracuse after the 1960 season in a climate of complete indifference. How did things unravel so fast?
First of all, like minor league baseball everywhere, the Royals were hurt by the arrival of television. In Quebec, French television started in 1952 and it swept over the province astonishingly fast, pushing aside all other types of entertainment along the way. Second, there were glaring ballpark issues: built at a time when people would get to ballgames by streetcar, Delorimier Stadium was hard to reach by car. Located in a residential neighborhood, it featured almost no nearby parking, and the metro would not be built until 1966, leaving the bus as the only practical option for fans once streetcar lines were dismantled. In addition, the stadium had been sold to an investment corporation that asked for a very high rent and would rather not host a team at all than lower its demands. The city of Montreal did try to buy the stadium itself in 1953, in order to lure the St. Louis Brown here, but some members of the city council opposed this vehemently. And there was no viable alternative to Delorimier at the time, even though some people did raise the possibility of converting Percival Molson Stadium, on the grounds of McGill University, to host baseball, or to increase the capacity of Parc Jarry (which would be the solution put forward in 1969).
But the biggest problem was the Dodgers’ move from Brooklyn to Los Angeles after the 1957 season. The new Dodgers had little use for a farm team located at the opposite end of the continent, while Montrealers were already dreaming of joining long-time rival minor league cities such as Milwaukee, Kansas City, Baltimore and Minneapolis, that had all achieved major league status in recent years. As a result, various projects to keep the team in Montreal, including one led by former International League president Shag Shaughnessy, all failed before getting very far. The league itself remained interested in having a franchise in Montreal, because its Havana team just had to relocate precipitously, and the one in San Juan was holding on by a thread, but ballpark issues would prevent a move here. The owners of Delorimier Stadium had signed a lease with a professional soccer team (presumably for less money than they had tried to extort from baseball folks) and considered that sharing the facility was out of the question -never mind that it was common practice at the time. This extinguished the last hopes and within a few years, the ballpark was demolished and turned into a secondary school. Fans would have to wait until the expansion of 1969 to witness the return of professional baseball to Montreal.